Mythes

AdobeStock_84477855-1024x683L’aspartame est-il sans danger pour la santé?

Les études scientifiques confirment largement l’innocuité de l’aspartame, également en cas de consommation de quantités bien supérieures à celles généralement ingérées. L’aspartame, dont l’innocuité est attestée par plus de 200 études, est l’un des ingrédients/additifs les plus étudiés au monde et peut se prévaloir d’antécédents positifs de longue date en termes d’innocuité.

Des millions de consommateurs d’un bout à l’autre de la planète apprécient l’aspartame dans une vaste gamme d’aliments et de boissons à faible teneur en calories et au goût agréable, tels que les boissons gazeuses, les boissons en poudre, les chewing-gums, les desserts glacés, les yaourts, les édulcorants de table, les vitamines et les bonbons contre la toux sans sucre. L’aspartame donne un goût sucré et permet de contrôler l’apport calorique sans renoncer à la consommation d’aliments au goût sucré et tout en réduisant le risque de développement de caries dentaires. Au fil des ans, de nombreux symptômes ont été attribués à l’aspartame, sans qu’aucun lien avec l’édulcorant n’ait pu être établi.

Les Affirmations

PRISE DE POIDS

MYTHE: malgré la faible teneur en calories de l’aspartame, les affirmations abondent selon lesquelles il stimulerait l’appétit et l’envie d’aliments sucrés, entraînant une augmentation de la consommation d’aliments et une prise de poids. Ces affirmations reposent souvent sur des témoignages personnels et une interprétation erronée d’études d’observation, qui n’établissent aucun lien de cause à effet entre prise de poids et l’aspartame.

Le simple fait par exemple d’observer des individus en surpoids consommer des boissons gazeuses diététiques n’explique pas pourquoi ils consomment ces boissons ni ne détermine si cet apport provoque un quelconque changement. Le surpoids peut les avoir incités à essayer des boissons diététiques afin de réduire leur apport calorique. Différents types d’études ont été menés afin de déterminer les effets de la consommation d’édulcorants à faible teneur en calories.

FAIT: de nombreuses études comparant les régimes avec et sans édulcorants à faible teneur en calories démontrent systématiquement que ces édulcorants réduisent l’apport calorique et favorisent la perte de poids. Une récente analyse exhaustive portant sur les édulcorants à faible teneur en calories et le poids est parvenue à la conclusion que la substitution des aliments par leurs équivalents sucrés à faible teneur en calories entraînait une perte de poids modérée et pouvait être un instrument diététique utile pour parvenir à respecter les contraintes imposées par un programme de perte ou de maintien du poids. Un autre examen d’études a également déterminé que la consommation d’aliments et de boissons édulcorés à l’aspartame au lieu du saccharose (sucre ordinaire) est un moyen efficace de perdre du poids et de le maintenir sans réduire l’appétence du régime. Enfin, le document de prise de position de l’association américaine de diététique (Academy of Nutrition and Dietetics) sur l’utilisation d’édulcorants nutritifs et non nutritifs indique que « la consommation d’aspartame et de produits édulcorés à l’aspartame dans le cadre d’un programme complet de perte ou de maintien du poids peut être associée à une plus grande perte de poids et peut contribuer au maintien du poids au fil du temps. »

CONCLUSION: l’utilisation d’aspartame et de produits édulcorés à l’aspartame contribue à la perte de poids et à son maintien dans le temps.

CANCER

MYTHE: un faible nombre d’études sur des animaux a établi un lien entre l’aspartame et les cancers du sang (hématopoïétiques) et du cerveau, donnant naissance à des spéculations sur le risque que constitue l’aspartame pour l’être humain.

FAIT: la plupart des études sur les animaux n’ont révélé aucune augmentation du risque de cancer, même en cas de consommation d’aspartame à doses élevées.

Quoique les études sur les animaux permettent souvent de tester les risques et d’explorer des mécanismes et approches pouvant être appliqués à l’être humain, il est important de ne pas perdre de vue que les différences entre animaux et êtres humains peuvent limiter la pertinence de tels résultats. Qui plus est, les spéculations engendrées par les études sur les animaux sont souvent à l’origine d’études sur les êtres humains.

Ces dernières ne corroborent pas le mythe d’après lequel l’aspartame favoriserait l’apparition de cancers, l’une d’elles parvenant à la conclusion que « les résultats n’étayent pas l’hypothèse selon laquelle l’aspartame accroît le risque de cancer hématopoïétique ou du cerveau. » Une autre analyse de près de 50 études dédiées aux édulcorants à faible teneur en calories et au cancer indique que « malgré certaines affirmations manquant quelque peu de crédibilité scientifique, il n’existe aucune preuve d’un effet carcinogène de l’aspartame. » L’institut américain du cancer (National Cancer Institute) indique que les études sur les édulcorants à faible teneur en calories et le cancer n’ont fourni aucune preuve tangible de l’existence d’un lien avec l’apparition de cancers chez l’être humain. Se référant aux évaluations de l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and Drug Administration) et de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, la société américaine de lutte contre le cancer (The American Cancer Society) a déclaré que les études menées à bien à ce jour n’ont pas détecté de lien entre l’aspartame et le cancer.

CONCLUSION: aucun élément ne corrobore le mythe selon lequel l’aspartame provoquerait des cancers.

MAUX DE TÊTE

MYTHE: en dépit du fait que la littérature scientifique n’étaye pas cette affirmation, les médias populaires relatent largement que l’aspartame provoquerait des maux de tête.

FAIT: les chercheurs n’ont jamais détecté de différences, en termes de maux de tête, entre les personnes consommant de l’aspartame et celles qui n’en consomment pas, ainsi que l’indiquent les études publiées dans les revues New England Journal of Medicine, The Journal of Clinical Pharmacology et The Journal of Allergy and Clinical Immunology.

CONCLUSION: aucun élément ne prouve que l’aspartame provoque des maux de tête.

GESTION DU DIABÈTE (gestion de la glycémie)

MYTHE: les personnes atteintes de diabète doivent bannir de leur régime les aliments et boissons sucrés, y compris ceux contenant des édulcorants à faible teneur en calories tels que l’aspartame.

FAIT: les individus atteints de diabète doivent contrôler leur taux de glycémie afin de réduire le risque de complications à court terme et de problèmes de santé graves à long terme. Pour nombre d’entre eux, cet aspect de l’affection est bien plus important que les résultats de quelques études récentes sur les rats et les souris qui suggèrent que les édulcorants à faible teneur en calories peuvent altérer la flore intestinale, entraînant ainsi une intolérance au glucose accompagnée d’une augmentation du risque de diabète de type 2. Il y a des différences bien établies entre les rongeurs et les êtres humains. Il est également important de noter que les recherches sur la flore intestinale se trouvent à un stade bien trop précoce pour qu’il soit possible d’en tirer des conclusions ou de modifier les préconisations en matière d’utilisation des édulcorants.

Un document publié en 2013 dans la revue US Endocrinology a conclu que « les édulcorants à faible teneur en calories peuvent jouer un rôle important dans la prévention et la gestion du diabète. Le remplacement des sucres par des édulcorants à faible teneur en calories permet aux patients atteints de diabète de type 2 de bénéficier d’une très grande flexibilité en ce qui concerne les objectifs qu’ils se fixent pour leur santé et leurs préférences alimentaires. » Le Joslin Diabetes Center, le centre de recherche américain sur le diabète, affirme que « l’innocuité de l’aspartame est bien établie. Les résultats de ces études scientifiques ont prouvé que la consommation de produits édulcorés à l’aspartame ne diffère en rien de celle d’autres aliments et ne s’accompagne pas d’effets indésirables. »

CONCLUSION: les édulcorants à faible teneur en calories tels que l’aspartame peuvent jouer un rôle important dans la prévention et la gestion du diabète et n’entraînent pas de complications ou de problèmes de santé, ni à court ni à long terme.

VUE

MYTHE: certaines théories ont suggéré que la consommation d’aspartame pourrait détériorer la vue, l’un de ses composants étant le méthanol, dont la consommation en grande quantité peut affecter la vue.

FAIT: la quantité de méthanol que contient l’aspartame est bien inférieure à celle ingérée par la consommation d’autres aliments et boissons. En fait, un verre de jus de tomate contient un apport en méthanol environ six fois supérieur à celui d’une quantité équivalente de boisson sucrée à l’aspartame. Lorsque l’aspartame est digéré dans l’intestin, le corps métabolise facilement le méthanol qu’il contient de la même manière qu’il métabolise celui provenant d’autres aliments et boissons. Le corps humain produit par ailleurs aussi du méthanol et en élimine par voies naturelles. Dans un avis scientifique publié en 2014, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a conclu que le méthanol alimentaire, y compris celui provenant de l’aspartame, ne provoquait pas d’effets indésirables, étant donné qu’il ne représente qu’une très faible quantité par rapport à celle produite de manière naturelle par le corps. En outre, de nombreuses études scientifiques ont démontré que le méthanol issu de l’aspartame ne s’accumule pas dans le corps, n’atteignant par conséquent pas des concentrations nuisibles.

CONCLUSION: la quantité de méthanol ingérée avec l’aspartame est bien inférieure à celle détectée dans d’autres aliments et boissons. La consommation d’aspartame n’entraîne donc aucune détérioration de la vue.

ÉPILEPSIE

MYTHE: malgré le fait que la recherche n’étaye pas cette affirmation, certains pensent que l’aspartame peut provoquer des crises épileptiques chez les personnes atteintes de cette maladie.

FAIT: une étude sur les enfants épileptiques n’a révélé aucune différence entre le nombre de crises dans le cadre d’un régime avec consommation d’aspartame et le nombre de crises dans le cadre d’un régime sans consommation d’aspartame. Dans une autre étude, l’administration à des adultes et enfants de gélules d’aspartame ou de placébo n’a été suivie d’aucune crise ou d’aucun autre effet indésirable qui aurait pu être imputé à la consommation d’aspartame.

CONCLUSION: aucun élément ne prouve que l’aspartame entraîne une augmentation du nombre de crises épileptiques chez les individus atteints de cette maladie.

FIBROMYALGIE

MYTHE: quelques rapports signalent des cas de diminution des symptômes de la fibromyalgie, une affection caractérisée par des douleurs musculaires et articulaires, après élimination de l’aspartame du régime alimentaire.

FAIT: une étude contrôlée sur 72 femmes et publiée dans la revue Rheumatology International a révélé que la suppression de l’aspartame du régime alimentaire n’entraînait pas d’atténuation des symptômes de la fibromyalgie.

CONCLUSION: l’aspartame n’a aucun impact sur les symptômes de la fibromyalgie.